WILLIAM GAYE
Photographie, collage
William Gaye explore les frontières de la ville. Dans les deux projets que nous exposons, il met en lumière l’expansion urbaine à travers des photographies et des cycles de collages. Que ce soit à Marne-la-Vallée ou dans la banlieue de Yaoundé, sa démarche questionne les mécanismes du territoire, à travers des protocoles aussi rigoureux qu’éloquents.
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Né en 1982 en région parisienne, William Gaye intègre l’école Louis Lumière en 2005 après avoir obtenu son diplôme de physique-chimie à l’ENS Bordeaux.
De ses premières expériences artistiques dans le domaine du graffiti, il retient un vif intérêt pour l’intégration de la création dans le maillage urbain. Mais il déplore le côté autocentré de cette pratique et tous ses projets ultérieurs seront marqués par la volonté de faire dialoguer son art avec les populations.
Toute démarche de création débute chez William Gaye par la mise en place d’un protocole minutieux. Cette approche conceptuelle de l’art se double d’un recul critique sur le médium photographique, dont il maitrise parfaitement les paramètres techniques, mais dont il redoute le caractère mimétique. En fonction de son sujet et du nombre de clichés nécessaires, il s’arme selon les cas d’un appareil argentique, d’une chambre photographique ou d’un appareil numérique.
Chacune de ses créations donne l’impression de chercher à répondre aux problématiques qui le taraudent. L’urbanisation à marche forcée des abords de son village, dans le sillage de la construction de Disneyland Paris, fait partie de ses questionnements existentiels.
Il emprunte à la biologie moléculaire le terme de phagocytose pour qualifier le processus d’ingestion de la campagne par la ville. Cette série de photographies argentiques se présente comme une représentation dynamique de l’expansion de l’urbanisme, à travers l’exemple de l’édification de la “Ville Nouvelle” de Marne-la-Vallée.
L’artiste s’intéresse aux différentes dimensions temporelles de cette évolution. Son protocole débute par une déambulation aux confins de la banlieue. Le recours à des miroirs, plantés dans les champs, permet d’instaurer un dialogue entre les paysages ruraux et urbains, une confrontation entre passé et futur. Ils offrent également une nouvelle dimension temporelle, puisque le reflet présente un infime décalage par rapport à la réalité. La fragmentation permet une mise en abyme du territoire et un jeu d’optique, puisque la mise au point se concentre sur le motif reflété.
Photographies argentiques
tirées par l’artiste
en 5 exemplaires
+ 2 épreuves d’artiste
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L’expansion de la ville est également au centre de son projet Ancienne Pharmacie Mendong. L’histoire de ce cycle prend naissance au Cameroun en 2014, alors que William Gaye est accueilli par des amis dans ce quartier des abords de Yaoundé.
Mendong se situait jadis en périphérie de la ville et constituait une zone péri-urbaine peuplée par des citadins qui ne pouvaient se loger plus près du centre. Mais avec l’expansion horizontale de la capitale politique, cette zone déshéritée s’est retrouvée au centre des enjeux politiques et la mairie a alors décidé de le raser pour reconstruire « en dur ».
Une longue rue commerçante s’offre à son objectif. Construite en matériaux précaires et vouée à la destruction, elle devient pour l’artiste un exercice anthropologique : il parcourt les 300 mètres d’échoppes à pas chassés avec son appareil, et propose aux habitants des portraits comme valeur d’échange.
Ancienne Pharmacie Medong, MAO 009, 2014
Composition de papiers imprimés, collés sur contre-plaqué,
100 x 125,5 cm
Œuvre vendue
Cette grande fresque urbaine, assemblée et recomposée, est un panorama de la vie économique diversifiée et des flâneries qui peuvent prendre place dans un espace de liberté. On y surprend des vendeurs de bric et de broc, des menuisiers, des coiffeurs, des soudeurs, des restaurants… C’est la mémoire d’une expérience qui précède l’urbanisme moderne et sa spécialisation marchande.
L’œuvre est ensuite exposée dans les rues sous forme de collages de feuilles A3 et peut mesurer jusqu’à cent mètres de long. Aux Rencontres d’Arles ou dans les rues de Paris, elle s’est offerte aux promeneurs comme un espace parallèle dans lequel ils pouvaient déambuler, qu’ils pouvaient déchirer, emporter ou photographier à leur tour. Dans ce jeu de rôle, l’artiste s’efface humblement et, avec curiosité, observe l’œuvre suivre son destin.
Au bout de quelques mois, les fragments restants ont été récupérés pour recomposer une ultime fois L’Ancienne Pharmacie Mendong. Cette série de collages sur panneau clôture l’expérience et fixe une dernière fois le souvenir de cette rue camerounaise.
BIOGRAPHIE
Afficher ses expositions et réalisations Diplômes 2002-2005 : École Nationale Supérieure de Physique et de Chimie de Bordeaux. Diplômé. 2005-2008 : École Nationale Supérieure Louis Lumière en section Prise de vue. Mémoire sous la direction de Christian Caujolle et de Mat Jacob intitulé « Procédures documentaires, faire sens de la capture à la restitution des images ? ». Mention Très Bien. Expositions récentes 2015 : 2014 : 2013 : 2012 : 2011 :
Picardie Terre de batailles au 6B, Saint-Denis
Parcours Migratoires, Bagnolet
Festival Moyen-Orient Express #2
Aller(s)/Retour(s), Calais, Espace Culturel du Pré Saint Gervais
Racines, Salon des Artistes Plasticiens, Saint-Denis
Ancienne Pharmacie Mendong, Collage réalisé pour Le Festival Getxofoto, Espagne
Calais, projections et collages, Rencontres Internationales de la Photographie, Arles
6 mai 2012, Installation réalisée pour Prisme#3, Saint-Denis
Ancienne Pharmacie Mendong, Collage réalisé pour Les Rencontres Internationales de la Photographie, Arles
Dschang, Roumanie les 5W, Exposition de deux séries lors de la Quatrième Image, Espace des Blancs Manteaux, Paris
Ancienne Pharmacie Mendong, Collage réalisé pour Les Rencontres Photographiques de la Mairie du Xème, Paris
Entre, Prisme#2, Saint-Denis
Sur Marne…, Exposition collective au Centre Iris pour la photographie, Paris
Oasis, Résidence photographique au centre d’hébergement d’urgence l’Oasis, Cergy
African’s Billboards ? Espace des Arts visuels Le Carreau, Cergy
Ressources, Collage au centre culturel de Mériel
Ancienne Pharmacie Mendong, Collage d’une partie du panoramique à la Guinguette itinérante, Cergy
Collages urbains du projet Bus, Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles, Festival Ard’Afrique, Guinguette itinérante,
Aller / Retour, Projet participatif et itinérant, Espace Axe Majeur Horloge, Semaine de la Solidarité Internationale, Cergy-Pontoise
Aller / Retour, Projet participatif et itinérant, Centre Culturel François Villon, Yaoundé, Cameroun
Exposition collective Entre, Pebbledash Gallery, Photomonth de Londres
Exposition collective du projet Entre, Mois de la photographie à Paris
Portraits Arlésiens de photographes, Musée des Beaux Arts, Chartres
Le Cameroun des grandes ambitions, Festival des cultures du monde, Cergy Portraits, Cour de l’Hôtel de Ville, Saumur
Lieux, non-lieux, Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement, Cergy Pontoise