Art et écologie : quand les œuvres questionnent notre rapport à l’environnement

L’écologie a trouvé ses plus éloquents émissaires dans la dernière génération d’artistes. La nature et l’environnement social ne deviendraient-ils pas les sujets les plus caractéristiques de l’art de notre époque ?

Le Collectionneur Moderne dresse un panorama des distinctions et des tendances qui témoignent de cette action militante : prix Pictet, prix COAL, biennales, fondations et Nuit Blanche à Paris.

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Notre dossier :

-> Le Prix Pictet / focus sur Yang Yongliang

-> Le Prix COAL / focus sur Thierry Boutonnier

-> Panorama de quelques expérimentations

© Brent Stirton, A violation of Eden
Finaliste du Prix Pictet 2015

à découvrir au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris à partir du 18 novembre 2015

LE PRIX PICTET

Fondé par le groupe financier Pictet en 2008, le prix Pictet récompense chaque année des photographes qui abordent des problématiques environnementales et sociales sur un thème donné (le thème 2015 est « disorder »).

Les lauréats reçoivent une dotation de 100.000 francs suisses ou le financement d’un projet dans une région où le groupe Pictet anime un programme de développement durable. Les œuvres sont ensuite exposées dans diverses institutions prestigieuses à travers le monde.

Pour l’édition 2015, les finalistes seront exposés au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris entre le 13 novembre et le 13 décembre.

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© Yang Yongliang, The New World (vue générale et détail)

Yang Yongliang utilise les images numériques d’architecture comme un matériau à part entière. Il recompose des paysages aux formes traditionnelles, directement inspirés des shanshui de grands peintres de la dynastie Song, mais il les enrichie d’une multitude de détails ultra-contemporains.

Pour aller plus loin :
-> site web du prix Pictet : prixpictet.com
-> site web de Yang Yongliang : yangyongliang.com

LE PRIX COAL

Le Prix COAL récompense chaque année un artiste contemporain impliqué sur les questions environnementales. Son objectif est d’inciter les artistes à s’emparer des grands enjeux sociétaux et environnementaux et de participer à l’émergence d’une culture écologique. La sélection se base sur un appel à projet international sur un thème défini. Sa dotation est de 10 000 €.

Créé en 2010 par l’association COAL, le Prix est placé sous le haut patronage du Ministère de la Culture, du Ministère de l’écologie et du Centre National des Arts Plastiques (CNAP). Il bénéficie également du soutien de partenaires privés comme Billy Suid, la Fondation Yves Rocher et le Groupe Egis.

COAL favorise la mise en réseau de ses artistes avec des scientifiques, produit, valorise et promeut les projets dans le cadre d’expositions, d’événements et de commandes.

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© Thierry Boutonnier, Prenez racines, projet lauréat du Prix COAL en 2010

Thierry Boutonnier, né en 1980, expérimente un art social, environnemental et participatif dans la lignée des expérimentations de Joseph Beuys dans les années 80. Le projet Prenez Racines a ainsi vu le jour dans le cadre d’un Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS) en accompagnement de travaux de réhabilitation du Grand Lyon.

L’artiste a entrepris un projet durable avec les habitants du quartier Mermoz en partenariat avec la Maison de la Jeunesse et de la Culture (MJC) : il les a invité à parrainer un arbre et à participer à une pépinière urbaine, avec l’installation d’un pigeonnier, de ruches, d’une bergerie, etc.

Cette démarche artistique implique les habitants dans un rapport innovant avec le foncier, l’espace collectif et les rapports d’implication individuelle avec l’environnement.

Pour aller plus loin :
-> Page web du Prix COAL : projetcoal.org
-> Page web de Thierry Boutonnier : domestication.eu
-> Page web du projet Prenez Racine : prenezracines.tb6380.com

PANORAMA DE QUELQUES EXPÉRIMENTATIONS

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© Robin Meier, Synchronicity, 2015

Il n’est plus ici question de préservation, mais plutôt d’échange, de « synchronicité » des différentes espèces vivantes. Invité par la Fondation Ricard en 2015, le laboratoire de Robin Meier ressemble à une vaste tente sous laquelle se trament des expériences scientifiques mystérieuses. Des micros et des émetteurs interfèrent avec les longueurs d’ondes de lucioles, élevées au milieu de plantes et d’ordinateurs.

-> blog de l’artiste : robinmeier.net
-> site web de la Fondation Ricard : fondation-entreprise-ricard.com

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© Michel Blazy, Pull over time, 2015

Nous retrouvons ce mariage du vivant et de la technologie dans le travail que Michel Blazy expose à la Sucrière pour la 13ème Biennale de Lyon. Expert ès mycose et végétal, le plasticien français livre des objets manufacturés aux effets de la nature : la croissance et la dégradation… Une expérience artistique qui s’observe dans la durée.

-> page dédiée sur le site de la biennale de Lyon

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© Néle Azevedo, Minimum Monument / photo Metronews et Richard Ying

La Nuit Blanche s’est tenue le 3 octobre à Paris sur le thème du réchauffement climatique. Parmi les 30 artistes internationaux à être conviés, nombreux sont ceux qui ont utilisé la glace comme matériau éphémère et symbolique.

C’est le cas du Minimum Monument du brésilien Néle Azevedo, qui a invité le public à disposer des centaines de figurines de glace sur un escalier. Un discours qui insiste sur la dimension humaine et individuelle des risques et des responsabilités dans cette question climatique.

-> groupe Facebook de la Nuit Blanche
-> site web de l’artiste : neleazevedo.com.br

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