FRÉDÉRIC CHAUME
Eau-forte, aquatinte
Frédéric Chaume puise son inspiration dans les grands chantiers urbains. Fasciné par le balai des grues et le fourmillement des ouvriers au milieu des travaux, il se forge un répertoire dont la démesure rappelle l’esthétique des ruines romantiques. Ses grandes estampes dépeignent une ville en perpétuel inachèvement.
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Né à Troyes en 1969 et diplômé de l’école Camondo, Frédéric Chaume a d’abord été architecte et designer avant de s’adonner avec passion au dessin et à la gravure.
En travaillant l’eau-forte et l’aquatinte, il établit une relation a priori paradoxale entre une technique ancienne et un sujet ultra-contemporain. Ses estampes mettent en scène les grands chantiers urbains et leur chorégraphie orchestrée, avec un dessin précis et élégant qui théâtralise des perspectives vertigineuses.
Son sujet de prédilection est « la ville en mouvement ». Mais plus que l’édifice en lui-même, il s’intéresse à un entre-deux : l’espace-temps qui sépare le chaos et la reconstruction. Cet épisode éphémère qui précède la naissance d’un nouveau lieu de vie est trop vite oublié et l’artiste regrette qu’il soit mis au seul crédit de l’architecte qui en a conçu le projet.
Frédéric Chaume qualifie volontiers son travail « d’acte social ». Il se rapproche toujours plus près de la vie du chantier et compare son ouvrage à celui des ouvriers : un travail manuel qui exige du temps et de la méthode, depuis le croquis pris sur le vif jusqu’à l’œuvre savamment composée.
Frédéric Chaume devine l’homme derrière chaque machine et ses compositions leur rendent hommage. Les mots lui manquent quand il parle de leur labeur et de leur implication dans la tâche.
Ces chantiers sont leur œuvre et les grues leur maison pour un temps. La présence d’un artiste, inattendue dans cet univers, ne manque de les intriguer. Ils s’approchent et discutent, lui ouvrent des portes…
Frédéric Chaume débute ses recherches par des dessins à l’encre et des aquarelles dont il couvre des carnets entiers. Ces études rendent compte de l’esthétique du chantier en la rapprochant de celle de la danse. Les grues comme des ballerines, nombreuses, valsant en rythme, et les ouvriers comme chefs d’orchestre, souvent oubliés sous l’énormité des machines. Et enfin l’artiste, qui saisit la progression quotidienne de l’ouvrage tel un interprète qui ferait ses gammes.
La Demoiselle se maquille, 2015
Philharmonie de Paris, Porte de Pantin, Paris 19ème
Eau-forte et aquatinte sur papier Arches
30 x 40 cm (feuille 50 x 65 cm)
À partir de 850 €
Bien que son intérêt pour les chantiers soit né à Berlin en 2013, c’est à Paris qu’il réalise la majeure partie de son œuvre. Depuis deux ans, l’effervescence immobilière de la capitale offre en effet à l’artiste des chantiers sur mesure.
En 2014, une résidence étudiante surgit de terre sur le Boulevard d’Indochine, dans le 19ème arrondissement. Le projet architectural enthousiasme peu l’artiste, mais son intérêt est ailleurs : cela ne l’empêche pas de le dépeindre sous toutes les coutures.
C’est surtout la construction de la Philharmonie de Paris qui occupera sa production en 2015. La salle de concert, pensée par Jean Nouvel, s’élève au milieu d’un chantier titanesque.
Frédéric Chaume personnifie l’édifice dans des titres aux allusions poétiques. Selon l’angle choisi, il se pare tantôt des atours d’une diva (La demoiselle se maquille ou Chantier haute couture), tantôt comme un comme un reflet de l’urbanisation des banlieues, quand il choisit de la représenter par dessus un terrain de football de la Porte de Pantin (Profil populaire).
La même année il s’empare du Château imaginaire. Le Palais de Justice de la Porte de Clichy, dans le 17ème arrondissement, que les parisiens auront vu sortir de terre à une allure effrénée. Ce projet, qu’il aura suivi de bout en bout, marque une évolution dans son travail. Démontrant un intérêt croissant pour la lumière et les masses, il systématise le recours à l’aquatinte pour représenter ses compositions « en valeur » et son approche se fait plus synthétique.
Gravures tirées en dix exemplaires + 1 épreuve d’artiste
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