HAMID BLAD
Photographe
En réemployant des négatifs anciens ou en utilisant des procédés du XIXème siècle, le photographe français Hamid Blad donne chair aux identités : il se joue des époques et propose une expérience critique sur le portrait
Cliquez sur les images pour accéder aux pages des œuvres
L’apprentissage de procédés anciens a été pour lui un déclic. Il y a découvert une esthétique inimitable, un « piqué » suranné qui abolit les repères temporels et qui convenait parfaitement à sa nature nostalgique.
Le collodion humide, technique exigeante qui se pratique à la chambre photographique, trompe les sens du spectateur. Il suppose une préparation chimique méticuleuse et un temps de pause d’une demi-heure. Puis la plaque de verre est directement développée et fixée. Hamid Blad numérise ces œuvres uniques pour les éditer en tirage limité.
Série Barbie Blad, 2013
Tirage pigmentaire sur papier Fine Art
- 30 x 30 cm / 10 exemplaires / 425 €
- 50 x 50 cm / 10 exemplaires / 600 €
- 70 x 70 cm / 5 exemplaires / 975 €
Barbie Blad
Cette série de portraits de barbies témoigne d’un rapport ambiguë à la beauté artificielle. C’est une démarche Pop Art qui attire Hamid Blad vers ces poupées Mattel, puisqu’elles sont distribuées dans le monde entier. Il s’aperçoit toutefois de la finesse de leur conception et décide d’utiliser le collodion pour les représenter à une autre échelle.
Avec leur posture humaine et ce style caractéristique des photographies du XIXème siècle, nous sommes force à interroger la part d’humanité de ces visages en celluloïd. Elles paraissent surréelles. Leur symétrie et leurs yeux gigantesques prennent alors une dimension fascinante.
« Elles sont artificielles, brillantes et lisses, presque sans chair.
Quand je photographie ces poupées, je veux qu’elles reprennent vie »
Kochi
Ce second projet naît d’une étonnante découverte lors d’un voyage en Inde. Hamid Blad acquiert fortuitement une collection de photos d’identité dans un village des environs de la ville de Kochi. Le projet murira plusieurs années avant de trouver sa forme plastique dans un réemploi : une composition identitaire double-face. Un collage qui est l’occasion pour le photographe de s’affranchir du cadre rigide de la photographie en juxtaposant deux agrandissements.C’est un jeu de ressemblances et de différences qui nous force à l’analyse. Essentiellement composé d’individus mâles, affublés de l’incontournable moustache 70’s et de chemises à carreaux, ces personnages nous paraissent bien standardisés. Et pourtant le recours à un « étalon », qui compose invariablement l’une ou l’autre des parties, nous fait observer chaque particularité de ces visages anonymes.
Série Kochi, 2013
Tirage pigmentaire sur papier Hahnmülhe, contrecollé sur Canson
Tirage en 5 exemplaires, 30 x 24 cm
350 €
Cindy
Le cycle Cindy procède de la même logique, mais sous forme de superpositions. Il s’agit cette fois d’une collection de négatifs de portraits, vraisemblablement professionnels, qui proviendraient d’un studio suisse des années 60. La série offre une telle constance dans les attitudes et dans l’éclairage que l’artiste n’a pas pu résister à l’envie de les empiler !Le fil rouge de cette série est une femme, reconnaissable à son pendentif, mais qui ne dévoile jamais précisément son visage. Hamid Blad a baptisé cette anonyme en hommage à la photographe Cindy Sherman. Avec un attachement ému, il a ainsi mis au monde à partir de sa « Cindy » une famille d’identités virtuelles. Une galerie d’individus fantastiques qui ne peut pas se résumer à la somme de ses composantes, mais qui acquiert une personnalité originale, transcendant les âges et les sexes.
Cet aspect irréel, accentué par la clarté du tirage et la transparence du papier renvoie à la notion « d’image latente ». Une mutation semble être à l’œuvre. Les contours paraissent suspendus dans leur gestation. Si cette série puise ses motifs dans le passé, elle demeure ouverte vers le futur, sous une forme incertaine et inachevée. « Le plus beau c’est que ces images ne m’appartiennent pas » se réjouit Hamid Blad. Quoi de mieux que des anonymes pour donner une portée universelle à cette réflexion ?
Le Baiser
La série du Baiser relève d’un choix intime. Extraite d’un film célèbre qui a marqué la jeunesse de l’artiste (mais dont il préfère laisser deviner le titre), cette scène a ensuite inspiré sa première conquête amoureuse.
La séquence s’offre au spectateur dans un camaïeu de bleu cyan et flou, qui évoque la dialectique du flash-back. Hamid Blad voit dans ce découpage cinématographique une forme de cycle perpétuel. Il a d’ailleurs projeté la vidéo en boucle pour sa prise de vue. Photographiés au Lomo dans un format carré, les différents éléments qui composent cette installation sont autant d’instants, les jalons d’un baiser, la fusion de deux corps avec ses temps de pause et ses différents points de vue.
Série Le Baiser, 2012
Tirage pigmentaire sur papier wagami
Tirage en 3 exemplaires, 40 x 40 cm
Nous contacter pour toute demande concernant Le Baiser